Mein erster Sprung ins ganz ganz kalte Wasser – eine Filmkritik, in aller Eile auf Französisch geschrieben, nicht korrigiert und nach einem Spurt zum Übertragungsort durch die halbe Stadt gesprochen, live und auf öffentlichem Podium
(siehe 5’00 bei etwa 1/3 der Sendung, falls der Player nicht funktioniert einfach diesem Link folgen und ganz unten das “Magazine du 3 juillet 08” öffnen)
Imaginez-vous qu’une compagnie minière – disons du Perou – découvre de l’or au sous-sol de Marseille et pousse tous les habitants de démenager pour l’extraire ! Quelquechose de pareil est arrivé aux habitants de Tambogrande dans une vallée au nord du Pérou : Un jour dans les années 90 ils apprenaient qu’au dessous de leurs maisons coulaient de l’or pur. Sans consulter la communauté, le gouvernement d’Alberto Fujimori donnait la concession à une compagnie minière canadienne pour qu’ils construisent une mine et exportent les ressources brillantes. Les promesses de sa politique ultra-libéraliste et des nouveaux conquistadeurs, c’était la modernisation et le prosperité du pays. Ils demandaient à Stéphanie Boyd, réalisatrice compatriote qui était sur place, de faire un vidéo promotionel pour jeter une lumière positive sur le projet. Mais Boyd n’en voulait rien savoir parce qu’elle decouvrait un tout autre réalité :
Car les villagois de Tambogrande ne profiteraient point de cet « eldorado » imaginaire – au contraire, une mine serait l’enfer pour la communauté agricole. Les conséquences d’un tel projet sont visibles partout en Amérique Latine sur des anciens sites minières : la destruction du village, la perte du travail et des traditions agricoles, ainsi que des graves conséquences écologique: la désertification et toxication de la région.
Avec le réalisateur péruvien Ernesto Cabello elle fait alors un tout autre film qu’on peut maintenant découvrit sur le Festival de filmes documentaires de Marseille: Tambogrande, Mangues, Meurtre, Mine.
C’est l’histoire d’Astérix contre les Romains, de David contre Goliath que Cabello et Boyd racontent dans ce film en suivant les évenements à Tambogrande. Dans le petit village, il se forme un mouvement de résistance surprenant. Il savent que leur seul richesse, leur « or », ce sont les mangues et citrons. Le paradis fertile qu’ils habitent, c’est l’heritage de leurs parents, qui l’ont crée au milieu d’un désert. L’amour de leurs terres est d’autant plus grand : On voit les agronoms embrasser leurs bûchers et arbres, caresser les mangues et protester avec les citron dans la main.
Cabello et Boyd ont suivi l’évolution de ce village face à leur destruction pendant huit ans. Ils observent comment les villagois résistent à leur tentatives de violence quand leur leader est assassiné, et transforment leur colère en un mobilisation pacifique, efficace et culturelle qui atteint, à la fin, un rayonnement mondiale. Avec grande sympathie ils savent capturer le douleur des villagois ainsi que leur optimisme et leur humour, par exemple, quand les villagois collectent de l’argent pour payer aux mineurs leur vol-de-retour au Canada. Ainsi le film célèbre la vie et le courage des petits gens qui face à la crise se transforment en héros.
Malgré la sympathie des réalisateurs avec le mouvement de Tambogrande, ils ne tombent pas dans la piège d’une prise de position unilateral, mais basent leur film dans de recherches intenses et d’interview diverses. Quant ils rentrent dans le bureau de Manhattan Minéral au Toronto, cela respire bien l’esprit « engagé » de Michael Moore. Mais à la différence de celui-ci Boyd et Cabello ne plongent pas dans la polémique. Ils essaient toujours de montrent les deux côtés du medaille d’or – les mineurs et les opposants, le Perou et le Canada.
Le film de Stéphanie Boyd et Ernesto Cabello combine l’objectivité documentaire à la suspense d’une fiction. Si vous voulez le voir, dépêchez-vous : Il y a une seule projection sur le FiD à Marseille, et c’est justement aujourd’hui à 19.30 dans le CRDP.
Ernesto Cabello et Stéphanie Boyd, Perú, 2007, 85′.
Photo: Tambogrande/Ernesto Cabello